Surla route de la soie, il existe de nombreuses lĂ©gendes et rĂ©cits mythiques ou historiques qui dĂ©crivent l'existence d'un royaume de Paix et de Justice, nommĂ© le royaume de Shambhala. Dans l'initiation du Kalachakra oĂč il est invoquĂ© tout particuliĂšrement, un tel royaume est souvent considĂ©rĂ© comme le coeur du monde, tant physiquement que spirituellement.
Le 1er janvier 2107, le premier train de marchandises chinoises a entamĂ© son voyage de 12 000 km vers Londres depuis la ville industrielle de Yiwu dans lâest de la Chine. Ce train fait partie du projet Une rĂ©gion, une route » one belt, one road qui relie lâEst Ă lâOuest et sert Ă renforcer lâinfluence mondiale de la Chine. Londres est le dernier arrĂȘt sur un long et complexe rĂ©seau de routes commerciales que la Chine a créées ces derniĂšres annĂ©es. LâAsie centrale est devenue la direction principale du dĂ©veloppement des projets dâinfrastructures chinoises. La Chine a Ă©galement lâintention de dĂ©velopper ses liens commerciaux et dâinvestir en Europe, avec un rĂ©seau ferroviaire sur 39 itinĂ©raires et reliant 16 villes chinoises Ă 15 villes europĂ©ennes. Il traverse lâAsie centrale pour aller vers lâIran, la Turquie, la Russie, la Pologne, lâEspagne et dâautres pays dâEurope. AprĂšs avoir acquis le titre de lâusine du monde », la Chine est passĂ©e du rejet du capitalisme Ă son acclimatation. Sa nouvelle route de la soie sert non seulement Ă lâexportation des produits chinois, mais elle est Ă©galement utilisĂ©e pour importer en Chine la viande provenant dâAllemagne, le vin de France et le bois de Russie. Toutefois, le rĂŽle de la nouvelle route de la soie ne se limite pas au commerce. Elle fait partie de la stratĂ©gie chinoise qui vise la construction dâune sociĂ©tĂ© asiatique internationale et sert Ă concrĂ©tiser une percĂ©e gĂ©opolitique chinoise Ă travers toute lâAsie continentale. SâĂ©tablir comme leader en Asie La Chine se montre de plus en plus autoritaire. Sa prĂ©sence Ă©conomique et militaire croissante dans la rĂ©gion de la mer de Chine mĂ©ridionale montre quâelle a lâintention de bĂątir sa propre sphĂšre dâinfluence, basĂ©e sur des liens Ă©conomiques et militaires interconnectĂ©s. Ainsi, le nouveau projet Une rĂ©gion, une route » est effectuĂ© dans le cadre de lâOrganisation de coopĂ©ration de Shanghai, une importante organisation de sĂ©curitĂ© rĂ©gionale, et il vise le renforcement de relations entre la Chine et les pays proches de la rĂ©gion de lâocĂ©an Indien. Entre-temps, la Chine vise Ă©galement Ă signer un important accord de libre-Ă©change avec lâAssociation des pays dâAsie du Sud-Est ASEAN, ainsi que lâAustralie, lâInde, le Japon, la RĂ©publique de CorĂ©e et la Nouvelle-ZĂ©lande. Ce projet sert de base pour la stratĂ©gie tournĂ©e vers lâOuest et les investissements Ă©trangers directs de la Chine. Il sert Ă©galement Ă accroĂźtre la prĂ©sence Ă©conomique chinoise dans toute lâAsie. En 2015, 44 % des projets dâingĂ©nierie chinois Ă lâĂ©tranger ont Ă©tĂ© effectuĂ©s dans les pays longeant la nouvelle route de la soie. En 2016, ce chiffre a atteint 52 %. Avec 4 000 milliards de dollars, ce projet reprĂ©sente le soft power Ă grande Ă©chelle, et lâinfluence grandissante de la Chine inquiĂšte de plus en plus lâInde, son rival. IntĂ©rĂȘts Ă©troitement liĂ©s La Chine prĂ©sente son projet Une rĂ©gion, une route » comme faisant partie de sa politique de voisinage » qui vise le dĂ©veloppement dâun environnement rĂ©gional favorable. Les dirigeants chinois affirment quâils poursuivent des objectifs communs dans la rĂ©gion, sans aucun but idĂ©ologique. Ă la place, ils mettent lâaccent sur lâengagement pratique des Ătats de la rĂ©gion les projets dâinvestissement utilisent lâacier, le bĂ©ton et autres produits et services chinois dans lâintĂ©rĂȘt du dĂ©veloppement des pays voisins et stimulent les entreprises locales. La Chine voit ses propres intĂ©rĂȘts et ceux de ses voisins comme de plus en plus Ă©troitement liĂ©s. Les pays de lâAsie centrale manifestent leur intĂ©rĂȘt dans des investissements dans lâinfrastructure, le dĂ©veloppement des ressources naturelles, lâapprofondissement des compĂ©tences et, naturellement, dans la crĂ©ation de rĂ©seaux commerciaux. Les investissements dans lâĂ©conomie locale contribuent non seulement au renforcement de la sĂ©curitĂ© nationale, mais aussi Ă la stabilitĂ© de ces Ătats. La Chine tient compte de cela et cherche des approches correspondant aux intĂ©rĂȘts communs. La Chine a lancĂ© son service de fret en Iran en 2016. EPA LâintĂ©gration par le biais de lâinvestissement, la construction, lâextraction des ressources naturelles et le commerce est la base de la crĂ©ation de nouvelles zones dâinfluence Ă©conomique. La Chine essaye de transformer lâAsie en une entitĂ© gĂ©ante interconnectĂ©e et composĂ©e de 60 pays. MĂȘme si des rĂ©gions relativement plus petites existeront toujours, il y Ă aujourdâhui une possibilitĂ© rĂ©elle de crĂ©er une superrĂ©gion asiatique avant la fin du XXIe siĂšcle. Elle pourrait largement dĂ©passer lâUnion europĂ©enne en termes dâĂ©tendue, de dimensions et de potentiel Ă©conomique. On sâattend dĂ©jĂ Ă ce que dans dix ans le volume du commerce dans le cadre du projet Une rĂ©gion, une route » atteigne 2 200 milliards de dollars le chiffre du commerce de lâUE est au niveau de 3 100 milliards de dollars. ConsĂ©quences de grande envergure Le succĂšs de lâinitiative chinoise pourrait avoir des consĂ©quences de grande envergure pour les pays asiatiques concernĂ©s, ainsi que pour lâensemble de la communautĂ© internationale. Alors que la Chine se dirige vers lâouest de lâAsie, elle pourra exploiter les vastes ressources naturelles de lâAsie intĂ©rieure, ainsi que profiter de grandes rĂ©gions Ă©nergĂ©tiques autour de la mer Caspienne et du golfe Persique. Le projet Une rĂ©gion, une route » manifeste lâintention de la Chine de devenir le cĆur » du continent asiatique. Cette intention sâaccorde avec ses autres prioritĂ©s stratĂ©giques en Asie â le partenariat avec lâAssociation des nations de lâAsie du Sud-Est ASEAN et le renforcement de lâOrganisation de coopĂ©ration de Shanghai oĂč la Chine coopĂšre avec la Russie. Ensemble, ces sphĂšres forment les trois cercles dâinfluence chinoise en Asie. Ils contribuent Ă lâaccroissement de la puissance de la Chine et montrent envers elle une attitude crĂ©dible, quoique peut-ĂȘtre pas toujours accueillante dans la rĂ©gion sâĂ©tendant de lâocĂ©an Pacifique Ă lâocĂ©an Atlantique.
Faireun trek de plusieurs jours au Kirghizistan est idĂ©al pour dĂ©couvrir ce petit pays d'Asie Centrale recouvert Ă plus de 90% par les hautes montagnes du Tian Shen et du Pamir, berceau de plus de 2 000 lacs dâaltitude, et musĂ©e de paysages Ă©poustouflants. Ce sera lâoccasion de sâenfoncer dans cette nature sauvage, autrement inaccessible, dâaller Ă la
Auteur SĂ©bastien Goulard Cover Guo Qi, ć·Žäžč㿿ȿŒ , DĂ©sert Badain Jaran 2010 Date 26 avril 2019 Partager En 2013, la Chine est devenue la premiĂšre puissance commerciale au monde, surpassant les Ătats-Unis ; la mĂȘme annĂ©e, PĂ©kin dĂ©voilait son plan pour faire renaĂźtre les anciennes routes de la Soie, Ă savoir lâinitiative One Belt, One Road OBOR, plus tard rebaptisĂ©e Belt and Road Initiative BRI. Dans sa dĂ©finition de 2013, telle que prĂ©sentĂ©e par le prĂ©sident chinois Xi Jinping, lâOBOR consistait Ă dĂ©velopper les Ă©changes commerciaux en modernisant les infrastructures et en facilitant les procĂ©dures commerciales selon deux axes dâune part, un rĂ©seau de routes traversant le continent eurasiatique de la Chine Ă lâEurope, et, dâautre part, une voie maritime reliant les deux rĂ©gions. Aujourdâhui, le projet des nouvelles routes de la Soie, ou BRI concerne lâensemble des continents depuis que Xi Jinping a appelĂ© lâAmĂ©rique latine Ă le rejoindre au forum Chine-CELAC1 en janvier 20182. Cependant, lâEurope demeure une destination majeure de la BRI en raison de lâimportance mĂȘme des Ă©changes entre le continent et PĂ©kin. Et pourtant, lâUnion a tardĂ© Ă formuler une rĂ©ponse unie au projet chinois de la BRI, en raison des craintes ou au contraire des attentes quâelle suscite suivant les pays, et a finalement inaugurĂ© en septembre 2018 un projet qui pourrait ĂȘtre complĂ©mentaire Ă lâinitiative chinoise. LâInitiative, axe essentiel de la stratĂ©gie globale chinoise La rĂ©alisation des nouvelles routes de la Soie est une prioritĂ© pour le gouvernement chinois. Si Ă ses dĂ©buts, lâobjectif de lâInitiative Ă©tait principalement de rĂ©gler la question de la surcapacitĂ© industrielle de la Chine â notamment dans lâacier â en stimulant des dĂ©bouchĂ©s Ă lâĂ©tranger, les motivations qui la concernent semblent avoir changĂ©. Le projet est Ă la fois politique et Ă©conomique, il se doit dâillustrer le nouveau statut de grande puissance de la Chine. La promotion de lâInitiative, avec la crĂ©ation de la Banque Asiatique dâInvestissement pour les Infrastructures en 2015 ainsi que les efforts menĂ©s pour internationaliser la monnaie chinoise participent Ă lâascension dâune superpuissance chinoise sur la scĂšne internationale. Dâautre part, Ă travers la construction de nouvelles infrastructures de transports, dâĂ©nergies, notamment dans les pays en dĂ©veloppement, ce projet colossal devrait accompagner la mutation industrielle de la Chine, telle quâimaginĂ©e dans la stratĂ©gie Made in China 2025. Ce plan prĂ©voit de faire du pays le leader des nouvelles technologies â robotique, intelligence artificielle, nanotechnologies â Ă lâhorizon 2040. Un objectif qui suppose donc la dĂ©localisation des industries les moins avancĂ©es vers des pays ou rĂ©gions Ă faibles coĂ»ts de production, comme lâĂthiopie oĂč le secteur du textile est boostĂ© par les investissements chinois. Ainsi Beijing participe au financement dâinfrastructures dans les pays Ă©mergents afin de mieux connecter leur production aux marchĂ©s mondiaux. Le succĂšs de la BRI induit irrĂ©mĂ©diablement une rĂ©duction des barriĂšres commerciales. La Chine sâest ainsi fait lâapĂŽtre de la lutte contre le protectionnisme et le partisan du libre-Ă©change, comme en tĂ©moigne le discours du prĂ©sident Xi Jinping au Forum Ă©conomique de Davos en 20173. En raison de la guerre commerciale qui lâoppose aux Ătats-Unis, la Chine pourrait adopter une position plus conciliante envers lâEurope pour rĂ©aliser sa stratĂ©gie de connectivitĂ© avec le reste du Goulard Pour Beijing, lâEurope fait figure de partenaire essentiel dans sa stratĂ©gie dâouverture, notamment face Ă une AmĂ©rique plus protectionniste. Nonobstant les tensions qui existent entre Beijing et Bruxelles sur plusieurs questions, telles que le dumping sur lâacier ou le statut dâĂ©conomie de marchĂ© que la Chine voudrait obtenir de la part de lâUnion4, Beijing sait que la nĂ©gociation est possible avec lâEurope. Bien quâun possible accord de libre-Ă©change entre les deux puissances ne soit plus dâactualitĂ©, le dialogue visant Ă intensifier les Ă©changes se poursuit. En raison de la guerre commerciale qui lâoppose aux Ătats-Unis, la Chine pourrait adopter une position plus conciliante envers lâEurope pour rĂ©aliser sa stratĂ©gie de connectivitĂ© avec le reste du monde. Le continent europĂ©en reprĂ©sente en effet un de ses marchĂ©s les plus importants. Un projet qui divise lâEurope Pour lâUnion, il est difficile de parler dâune seule voix sur la question de la BRI, en raison de la division qui perdure entre ses membres sur ce sujet. La perspective dâinvestissements chinois pousse certains Ătats Ă embrasser son principe. En novembre 2018, le prĂ©sident Xi Jinping sâest arrĂȘtĂ© Ă Madrid avant de se rendre au sommet du G20 de Buenos Aires, puis a fait escale au Portugal sur le chemin du retour. Bien que les pays de la pĂ©ninsule ibĂ©rique se soient tous deux montrĂ©s dĂ©sireux de renforcer leurs Ă©changes avec Beijing et dâattirer de nouveaux investissements chinois, leurs rĂ©ponses Ă lâinvitation offerte par le prĂ©sident chinois de rejoindre la BRI ont largement diffĂ©rĂ©. Bien quâapprouvant les efforts chinois pour lutter contre le protectionnisme et reconnaissant le principe des nouvelles routes de la Soie, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez nâa pas souhaitĂ© que son pays rejoigne officiellement la BRI. A contrario, le prĂ©sident portugais Marcelo Rebelo de Sousa a signĂ© avec enthousiasme un MĂ©morandum dâentente engageant le Portugal sur ces nouvelles routes de la Soie. Xi Jinping a notamment assurĂ© que le port de Sines deviendrait un centre logistique majeur de la BRI. Il faut souligner la politique trĂšs accueillante que le Portugal a adoptĂ©e envers la Chine, depuis la crise Ă©conomique qui a secouĂ© le pays de 2010 Ă 2014. Dans ce contexte, le pays a cherchĂ© Ă devenir une nouvelle porte dâentrĂ©e des investissements chinois en Europe, et a ainsi ouvert le capital de plusieurs grandes entreprises nationales Ă des gĂ©ants chinois. Un exemple particuliĂšrement stratĂ©gique est celui de lâacquisition dâun quart du capital de lâentreprise REN Redes EnergĂ©ticas Nacionais, sociĂ©tĂ© de gestion des rĂ©seaux dâĂ©lectricitĂ© et de gaz par lâentreprise dâĂtat chinoise China State Grid. Lisbonne a aussi mis en place les fameux golden visa qui permettent Ă des investisseurs Ă©trangers dâobtenir de maniĂšre facilitĂ©e un visa de rĂ©sidence au sein de lâUnion EuropĂ©enne. Les investisseurs chinois ont Ă©tĂ© les plus nombreux Ă bĂ©nĂ©ficier de ce systĂšme5. Lâexemple portugais nâest pas unique dans lâUnion europĂ©enne, dâautres Ătats ont franchi le pas ; la GrĂšce, la Hongrie ou encore lâEstonie avaient dĂ©jĂ auparavant apportĂ© leur soutien au projet chinois. Jusquâalors, les puissances occidentales europĂ©ennes avaient refusĂ© de signer un accord officiel engageant leur pays dans lâinitiative chinoise, mĂȘme sâils en approuvaient le principe. Cependant, en mars 2019, deux autres pays membres de lâUE ont rejoint la BRI lâItalie qui espĂšre ainsi accroĂźtre les investissements chinois dans ses infrastructures et le Luxembourg pour conforter sa place de centre financier entre lâEurope et la Chine. En consĂ©quence, la position commune des chancelleries occidentales envers la BRI, dĂ©finie en 2018 par les ambassadeurs des Ătats europĂ©ens en Chine, semble caduque, et ce, malgrĂ© les doutes et les interrogations que la BRI suscite. JusquâĂ rĂ©cemment, la Chine pariait sur des dĂ©saccords Est-Ouest de lâUnion europĂ©enne pour faire avancer ses intĂ©rĂȘts en Europe, Ă travers le format 16+1 ». Cette initiative inaugurĂ©e en 2012 regroupe la Chine aux cĂŽtĂ©s de onze Ătats de lâUnion europĂ©enne6, et de cinq Ătats balkaniques7, non membres de lâUnion, tous anciennement rattachĂ©s au bloc soviĂ©tique. Mais cette initiative ne semble pas porter totalement ses fruits. Dâune part, les membres de lâUE qui participent au format 16+1 » rencontrent des difficultĂ©s Ă parler dâune seule voix Ă Bruxelles, et dâautre part les investissements chinois dans la zone demeurent encore relativement rĂ©duits par rapport Ă ceux rĂ©alisĂ©s en Europe occidentale. Cependant, il convient de se garder dâimaginer une Chine qui encouragerait les tensions au sein de lâUnion. Beijing reste attachĂ© au multilatĂ©ralisme, et bien que ses entreprises tirent parfois parti des divisions internes Ă lâUnion europĂ©enne, la puissance chinoise attend de lâEurope dâagir comme un partenaire solide. Si la crise du Brexit a pu crĂ©er des opportunitĂ©s Ă court terme pour des Ă©ventuels investisseurs chinois, la stabilitĂ© et lâintĂ©gration de lâEurope sont considĂ©rĂ©es comme des prioritĂ©s pour Beijing8. La Chine entretient un certain flou sur ce quâelle attend des Ătats qui sâengagent dans la Goulard Il faut aussi noter que la Chine entretient â Ă dessein ? â un certain flou sur ce quâelle attend des Ătats qui sâengagent dans la BRI. Les memoranda dâentente signĂ©s avec ses partenaires ne mentionnent aucune obligation concrĂšte pour les parties. Les signataires sâengagent simplement Ă soutenir lâinitiative Belt and Road, mais les modalitĂ©s ne sont pas prĂ©cisĂ©es. Lors de leurs visites Ă Beijing, de plus en plus frĂ©quentes, les dirigeants europĂ©ens tels quâEmmanuel Macron ou le prĂ©sident italien Sergio Mattarella expriment leur intĂ©rĂȘt pour le projet chinois des nouvelles routes de la Soie, mais demandent aussi plus de dĂ©tails sur la rĂ©alisation de la BRI. Pourquoi la BRI inquiĂšte ? LâUnion sâinquiĂšte des Ă©ventuelles contreparties auxquelles devraient faire face les Ătats europĂ©ens en Ă©change dâinvestissements chinois effectuĂ©s dans le cadre de la BRI. Ces inquiĂ©tudes ont poussĂ© les ambassadeurs europĂ©ens Ă Beijing Ă signer un rapport interne trĂšs critique Ă propos de lâinitiative chinoise des nouvelles routes de la Soie. Un possible manque dâouverture de ce projet aux entreprises Ă©trangĂšres y est Ă©voquĂ©. Seul un envoyĂ© sâest abstenu de signer ce document lâambassadeur de Hongrie, un Ătat qui espĂšre continuer Ă recevoir des investissements chinois9. Lâinfluence politique de la Chine Ă travers les investissements rĂ©alisĂ©s dans le cadre de la BRI, la Chine pourrait chercher Ă Ă©tendre son influence en Europe et faire taire les Ă©ventuelles remises en cause de sa politique. Ainsi en juin 2017, la GrĂšce, un Ătat clef de la BRI en Europe qui bĂ©nĂ©ficie de nombreux investissements chinois, a Ă©tĂ© lâunique membre Ă sâopposer Ă ce que lâUE fasse mention de la situation des droits de lâHomme en Chine au Conseil des Droits de lâHomme des Nations Unies. Pour AthĂšnes, ce commentaire aurait Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une critique non-productive »10. Un an plus tĂŽt, en juillet 2016, la GrĂšce et la Hongrie refusaient de signer une dĂ©claration commune de lâUnion EuropĂ©enne incitant la Chine Ă respecter la rĂ©cente dĂ©cision de la Cour arbitrale de La Haye rejetant ses revendications en mer de Chine mĂ©ridionale, afin de ne pas crĂ©er de tensions avec Beijing. Le respect du droit europĂ©en Un autre sujet dâinquiĂ©tude concerne les modalitĂ©s et les procĂ©dures visant la construction dâinfrastructures dans le cadre de la BRI. Les rĂšgles europĂ©ennes obĂ©issent au principe de libre concurrence et de compĂ©tition, ainsi tout contrat relatif Ă la construction dâinfrastructures majeures ne peut ĂȘtre accordĂ© quâaprĂšs le lancement dâun appel dâoffre. Les projets tels que conduits jusquâalors sur la BRI ne suivent pas ce processus, et sont accordĂ©s prioritairement Ă des entreprises chinoises. Pour cette raison, les dirigeants europĂ©ens appellent Ă plus dâouverture. LâUnion EuropĂ©enne est dâailleurs dĂ©jĂ confrontĂ©e Ă cette absence dâappel dâoffre concernant des projets de la BRI en lien avec lâun de ses membres, Ă savoir la Hongrie. Une ligne Ă grande vitesse devrait relier Budapest Ă Belgrade Ă lâhorizon 2020. Ce plan, financĂ© en partie par China Exim Bank et dont la construction par China Railway International Corporation a commencĂ© en 2017, a Ă©tĂ© critiquĂ© par la Commission EuropĂ©enne qui a diligentĂ© une enquĂȘte au sujet de lâabsence dâappel dâoffre de la part de Budapest pour la rĂ©alisation de ce projet11. Le poids des entreprises dâĂtat Par ailleurs, les entreprises chinoises Ă qui sont accordĂ©s ces contrats sont bien souvent des entreprises dâĂtat qui bĂ©nĂ©ficient dâun large soutien, notamment financier, de la part de Beijing. Selon lâUnion europĂ©enne, ces attributions de marchĂ©, que dâaucun jugerait arbitraire, contreviennent au principe de libre marchĂ©. En refusant de prendre part Ă la BRI telle quâelle se prĂ©sente aujourdâhui, les Ătats europĂ©ens espĂšrent protĂ©ger leurs entreprises nationales. Il est Ă noter que câest au sein des Ătats qui possĂšdent les groupes industriels les plus puissants dans les secteurs de la construction ou de la logistique que la question des contrats de la BRI est la plus discutĂ©e. Le Portugal ou la Hongrie, qui ne possĂšdent pas dâĂ©quivalent aux gĂ©ants allemands ou français de ces secteurs, et qui par consĂ©quent nâont pas dâentreprises nationales Ă protĂ©ger, se montrent beaucoup plus rĂ©ceptifs aux projets de la BRI sur leur sol. En Italie aussi, les entreprises chinoises inquiĂštent lâhomme fort du gouvernement italien Matteo Salvini a mis en garde contre une possible colonisation de lâĂ©conomie italienne par des entreprises chinoises. Des investissements chinois dans les secteurs stratĂ©giques Les projets de connexion Chine-Europe semblent de plus aggraver la concurrence entre Ătats ou rĂ©gions europĂ©ennes. Chaque ville ou port europĂ©en espĂšre figurer sur la carte des nouvelles routes de la Soie dressĂ©e par la Chine. Une concurrence exacerbĂ©e entre EuropĂ©ens pour attirer les investisseurs chinois pourrait favoriser la duplication dâinfrastructures en Europe et mettre Ă mal les politiques de dĂ©veloppement stratĂ©gique mises en place par lâUnion. Le dĂ©veloppement du commerce Ă©lectronique, la crĂ©ation de rĂ©seaux de fibre optique, ou lâadoption de nouveaux moyens de paiement Ă©lectroniques sont autant de domaines pour lesquels Beijing espĂšre exporter son savoir-faire le long de ces nouvelles routes. Les nouvelles routes de la Soie promues par Beijing ne prennent pas uniquement la forme de routes et de ports, elles peuvent aussi ĂȘtre digitales ou numĂ©riques. Le dĂ©veloppement du commerce Ă©lectronique, la crĂ©ation de rĂ©seaux de fibre optique, ou lâadoption de nouveaux moyens de paiement Ă©lectroniques sont autant de domaines pour lesquels Beijing espĂšre exporter son savoir-faire le long de ces nouvelles routes. Mais Bruxelles, comme Washington, sâinquiĂšte des liens entre les gĂ©ants chinois du numĂ©rique et des tĂ©lĂ©coms et les autoritĂ©s de Beijing. En dĂ©coulent des suspicions de possibles activitĂ©s dâespionnage dans les secteurs les plus stratĂ©giques, comme en tĂ©moigne lâarrestation dâun cadre de lâentreprise chinoise Huawei en Pologne en janvier 2019 pour espionnage12. Les risques dâendettement Lâendettement des Ătats participant Ă la BRI est un autre sujet de prĂ©occupation pour Bruxelles. Plusieurs travaux, dont celui du Center for Global Development ont mis en lumiĂšre ces risques dâendettement13. Le cas du Sri Lanka a fortement marquĂ© les esprits en Asie du Sud-Est mais aussi en Europe. Ayant des difficultĂ©s Ă rembourser des prĂȘts contractĂ©s auprĂšs de banques chinoises en vue du dĂ©veloppement du port dâHambantota sur sa cĂŽte mĂ©ridionale, le pays a dĂ» accorder Ă une entreprise dâĂtat chinoise, en lâoccurrence COSCO, une concession de 99 ans de ce port en Ă©change dâune rĂ©duction de sa dette. Il ne faut cependant pas oublier que la Chine nâest pas lâunique responsable de cet endettement. Beijing ne fait quâoffrir son assistance financiĂšre Ă des Ătats qui dĂ©sirent un financement autour de projets dâinfrastructures. Dans certains cas, en raison dâune gouvernance fragile, les projets financĂ©s se rĂ©vĂšlent ĂȘtre des Ă©lĂ©phants blancs », Ă©conomiquement non viables et dĂ©cidĂ©s principalement pour des raisons politiques. Ainsi, certains experts ont avouĂ© leur scepticisme concernant le dĂ©veloppement du port dâHambantota, district natal de lâancien prĂ©sident sri lankais qui a soutenu ce projet. Mais, il nâest pas nĂ©cessaire dâaller jusquâen Asie du Sud-Est pour ĂȘtre confrontĂ© Ă des doutes concernant le financement de certaines infrastructures de la BRI. En Europe, aux portes de lâUnion europĂ©enne, un projet dâautoroute financĂ© en partie par la Chine et labellisĂ© Belt and Road est sous le feu des critiques ; il sâagit de la route reliant Bar Ă Boljare au MontĂ©nĂ©gro, dont la construction par la China Road and Bridge Corporation a commencĂ© en 2015. Pour la premiĂšre section de cette route, le gouvernement montĂ©nĂ©grin a obtenu un prĂȘt de plus de 800 millions dâeuros de la Banque chinoise pour les exportations et importations EXIM Bank. Selon le FMI, Podgorica aura besoin dâun autre milliard dâeuros pour terminer cette route14. Ces dĂ©penses pĂšsent trĂšs lourdement dans le budget de ce pays dâenviron 600 000 habitants. Certains observateurs redoutent que Podgorica ouvre plus amplement lâensemble de son Ă©conomie Ă la Chine dans le but de rembourser ses dettes, pour un projet qui nâest probablement pas viable dâun point de vue Ă©conomique en raison de la faiblesse du trafic routier. RĂ©ponse aux nouvelles routes de la Soie Lâabsence de position commune et la perspective de nouveaux investissements chinois en Europe ont pendant longtemps retardĂ© la formulation dâune rĂ©ponse europĂ©enne Ă la BRI chinoise. Dâautres puissances, ont, au contraire, cherchĂ© Ă proposer rapidement une alternative au projet chinois. Les autres projets rĂ©gionaux et lâInitiative Lâobjectif de faire renaĂźtre les anciennes routes de la Soie nâest pas nouveau. Au lendemain de la chute de lâURSS, des projets ont vu le jour dans lâoptique de dĂ©velopper des infrastructures de transport et dâĂ©nergie reliant lâAsie Ă lâEurope. Cependant ces initiatives ont frĂ©quemment souffert dâune concurrence accrue, qui les a empĂȘchĂ©es dâaboutir pleinement. Dans le domaine de lâĂ©nergie, on peut mentionner le projet de pipeline de la Paix qui devait relier lâIran, le Pakistan et lâInde, ou encore le TAPI, regroupant le TurkmĂ©nistan, lâAfghanistan, le Pakistan et lâInde. Une autre initiative, qui ambitionnait elle aussi de faciliter les transports entre lâAsie centrale et lâAsie du Sud, est le Corridor International de Transport Nord Sud International North-South Transport Corridor, INSTC. Ce projet est nĂ© sous lâimpulsion de la Russie, de lâInde et de lâIran en 2002. Il regroupe aujourdâhui la majoritĂ© des Ătats dâAsie centrale et du Caucase. Mais ce nâest quâĂ partir de 2012 que les premiĂšres infrastructures de lâINSTC ont vu le jour. Dans la rĂ©gion du Caucase, lâAzerbaĂŻdjan et la GĂ©orgie ont depuis longtemps le projet de crĂ©er un corridor Ă©conomique comprenant Ă la fois des pipelines, des routes et des voies ferrĂ©es. Lâensemble de ces projets a souffert dâimportants retards pour de multiples raisons. LâinstabilitĂ© de la rĂ©gion, et plus particuliĂšrement les guerres en Afghanistan vĂ©ritable verrou entre lâAsie centrale et lâAsie mĂ©ridionale ont empĂȘchĂ© la rĂ©alisation de ces nouvelles routes. Les tensions rĂ©gionales, entre le Pakistan et lâInde, les sanctions contre lâIran ont aussi menacĂ© ces projets. Enfin, les Ătats impliquĂ©s dans ces initiatives de connectivitĂ© nâont pas toujours rĂ©ussi Ă sĂ©curiser le financement, coĂ»teux, de ces infrastructures. Mais lâensemble de ces projets nâa pas vocation Ă concurrencer la BRI chinoise. Au contraire, lâinitiative inaugurĂ©e par Beijing leur apporte un nouveau souffle, et leur permet de bĂ©nĂ©ficier dâune nouvelle manne financiĂšre. Dâautre part, la puissance chinoise fait taire les dissensions inter-rĂ©gionales. Les Ătats de la rĂ©gion sont en gĂ©nĂ©ral plus enclins Ă accepter le leadership de la Chine, parfois Ă contrecĆur, que celui de leur voisin. Ainsi lâAzerbaĂŻdjan, Ătat clef du INSTC qui devrait prochainement abriter le siĂšge de lâorganisation, sâest dĂ©clarĂ© prĂȘt Ă contribuer Ă la BRI et ainsi Ă renforcer les Ă©changes entre lâEurope et la Chine. Le Pakistan constitue un autre exemple intĂ©ressant. Islamabad et Beijing dĂ©veloppent de concert le Corridor Ăconomique Chine Pakistan, qui est Ă ce jour le tronçon le plus avancĂ© de la BRI, avec notamment la construction du port en eau profonde de Gwadar. Cela nâa pas empĂȘchĂ© un membre du gouvernement pakistanais dâannoncer la possible participation de son pays au INSTC, dĂ©montrant quâil nâexiste pas de rĂ©elle concurrence entre ces projets. Des alternatives Ă lâInitiative ? Aujourdâhui, peu dâĂtats ont les moyens financiers et politiques de sâopposer frontalement au projet chinois. Seuls les Ătats-Unis et lâInde ont proposĂ© des possibilitĂ©s dâalternatives Ă la BRI. Les Ătats-Unis constituent la puissance qui sâest le plus fortement manifestĂ©e contre la BRI chinoise. Lâadministration de Donald Trump a, Ă plusieurs reprises et ouvertement, mis en garde la communautĂ© internationale contre les dangers que posait lâinitiative promue par Beijing. Rex Tillerson, secrĂ©taire dâĂtat en 2017, avait dĂ©noncĂ© la menace que reprĂ©sentait le projet chinois sur la souverainetĂ© des Ătats de la rĂ©gion, dans un discours sur les relations indo-amĂ©ricaines15. Le vice-prĂ©sident Mike Pence est allĂ© plus loin en dĂ©crivant la BRI comme une diplomatie de la dette debt diplomacy16. Pour sâopposer Ă la Chine, les Ătats-Unis ont choisi de faire renaĂźtre le dialogue quadrilatĂ©ral Quad Ă lâoccasion du sommet de lâAPEC en novembre 2017, en compagnie de lâAustralie, de lâInde et du Japon. Créé en 2007 pour coordonner des exercices militaires en mer de Chine mĂ©ridionale, le Quad est alors rapidement abandonnĂ©. Aujourdâhui encore, lâInde semble trĂšs rĂ©ticente Ă dĂ©velopper avec les Ătats-Unis cette initiative Ă dominance militaire. Washington rĂ©flĂ©chit aussi Ă la mise en place dâun projet dâinfrastructures pour lâAsie. En juillet 2018, le secrĂ©taire dâĂtat Mike Pompeo annonçait le lancement prochain dâun plan visant Ă renforcer la connectivitĂ© dans la rĂ©gion Indo-pacifique18. En novembre 2017, New Delhi a lancĂ© avec Tokyo le Corridor de Croissance AsieâAfrique Asia-Africa Growth Corridor qui vise Ă renforcer les Ă©changes entre les deux continents. LâInde a compris les inquiĂ©tudes de certains Ătats africains et asiatiques Ă propos de la participation des entreprises dâĂtat chinoises dans la BRI. Ce projet propose donc de favoriser lâentrepreneuriat et le secteur privĂ©. Mais les rĂ©alisations de ce corridor peinent Ă se concrĂ©tiser et dĂ©pendront de la robustesse de lâaxe indo-japonais. Lâexemple japonais La stratĂ©gie europĂ©enne face Ă lâinitiative chinoise est Ă rapprocher de la rĂ©ponse japonaise davantage que de celle de Washington. Bien que Tokyo ait collaborĂ© avec New Delhi sur le projet de Corridor de Croissance AsieâAfrique, le Japon est de plus en plus prĂ©sent au sein de la BRI chinoise. Il est vrai cependant que jusquâici, Tokyo a refusĂ© dâadhĂ©rer Ă la Banque Asiatique dâInvestissement pour les Infrastructures et de signer un MĂ©morandum dâentente actant sa participation Ă la BRI chinoise. Les entreprises japonaises sont nĂ©anmoins trĂšs prĂ©sentes sur les nouvelles routes de la Soie, notamment dans le secteur de la logistique. Dâautre part, suite aux Ă©checs essuyĂ©s Ă la fois par Beijing et Tokyo pour la construction de nouvelles voies ferrĂ©es en Malaisie19, les deux pays ont choisi de collaborer, et en septembre 2018 sâest tenu un premier comitĂ© Chine-Japon pour renforcer la coopĂ©ration dans le domaine ferroviaire en Asie. Le plan de connectivitĂ© Europe-Asie Il a fallu prĂšs de cinq ans pour que lâUnion europĂ©enne propose une rĂ©ponse Ă lâinitiative Belt and Road. Celle-ci est maintenant prise en compte dans la stratĂ©gie europĂ©enne en Asie, et les Ătats membres de lâUnion qui ont le plus dâintĂ©rĂȘts en Asie lâont Ă©galement intĂ©grĂ©e dans leur politique Ă©trangĂšre. Ainsi, le livre blanc de la stratĂ©gie Asie-OcĂ©anie 2030 de la France dĂ©crit lâinitiative Belt and Road comme lâun des principaux facteurs de transformation du continent20. En septembre 2018, Frederica Mogherini, Haute reprĂ©sentante de lâUnion pour les Affaires Ă©trangĂšres et la politique de sĂ©curitĂ© a dĂ©voilĂ© les premiĂšres lignes du plan de connectivitĂ© Europe-Asie. Le projet europĂ©en consiste principalement Ă Ă©tendre les succĂšs de lâUE en matiĂšre de connectivitĂ© en dehors de lâUnion. Ainsi, ce projet sâappuie en grande partie sur lâexpĂ©rience acquise lors de la rĂ©alisation du programme TEN-T Trans-European Transport Networks ou rĂ©seau transeuropĂ©en de transport dont les premiĂšres orientations ont vu le jour en 1996. LâUnion europĂ©enne a en effet pour objectif de connecter ses rĂ©seaux actuels de transports et dâĂ©nergie Ă des pays tiers, principalement en Europe de lâEst BiĂ©lorussie, Moldavie, Ukraine et dans le Caucase ArmĂ©nie, GĂ©orgie, AzerbaĂŻdjan21. Comme la BRI, le projet europĂ©en comporte un volet numĂ©rique qui se traduirait par une poursuite du programme Digital4Development,lancĂ© en 2017, pour lâAsie, qui consiste Ă dĂ©velopper des solutions numĂ©riques dans les rĂ©gions les plus isolĂ©es et Ă promouvoir un internet plus sĂ»r afin de renforcer les Ă©changes. Ce plan insiste sur deux points importants qui pourraient le diffĂ©rencier de la BRI chinoise. Tout dâabord, la gouvernance et les rĂšgles de droits sont au cĆur du projet europĂ©en. Bruxelles a soigneusement pris en compte les critiques envers le manque de transparence de la BRI chinoise. Le deuxiĂšme point concerne les externalitĂ©s nĂ©gatives ». Une grande attention sera donnĂ©e Ă lâimpact environnemental et social des projets de connectivitĂ© europĂ©ens. On peut donc penser que ces projets ne devraient pas suivre le modĂšle du Big is beautiful qui caractĂ©rise malheureusement certains projets chinois. Contrairement Ă dâautres projets dĂ©veloppĂ©s en rĂ©action Ă la BRI chinoise, le plan europĂ©en reste ouvert Ă lâensemble de la communautĂ© internationale. Les premiers documents prĂ©sentant le programme insistent sur le besoin de coopĂ©ration rĂ©gionale et internationale. Selon ces documents, lâUnion europĂ©enne est, par exemple, prĂȘte Ă dialoguer avec lâIran sur les questions de connectivitĂ©. Enfin, il est important de noter que le plan europĂ©en et lâinitiative chinoise sont complĂ©mentaires, et vus comme tels Ă la fois par la Chine et lâEurope. Ainsi, le mĂ©morandum dâentente22 signĂ© par Rome et Beijing mentionne explicitement la recherche de synergie entre la BRI et le TEN-T. Si lâUnion europĂ©enne considĂšre la Chine comme un rival systĂ©mique »23, Bruxelles et Beijing continuent cependant une possible coordination entre le plan europĂ©en et lâinitiative chinoise comme en tĂ©moigne la quatriĂšme rencontre de la plateforme de connectivitĂ© UE-Chine qui sâest tenue en marge du 21e sommet sino-europĂ©en en avril 2019. LâUnion europĂ©enne est donc bien consciente quâelle ne peut rivaliser avec la Chine pour la construction de nouvelles infrastructures reliant lâEurope Ă lâAsie, en termes de ressources et de volontĂ© politique. De ce fait, contrairement Ă Washington ou New Delhi, elle privilĂ©gie la coopĂ©ration Ă la confrontation. En moins de cinq ans, la BRI chinoise est devenue un concept structurant des relations internationales, et continue de sĂ©duire de nombreux Ătats dans le monde, participant ainsi Ă lâĂ©mergence dâune superpuissance chinoise. Cependant, ce programme fait aussi face Ă des critiques grandissantes â justifiĂ©es ou non â sur dâĂ©ventuels problĂšmes dâendettement et aussi sur lâimpact environnemental de la BRI. Le projet europĂ©en, bien que plus modeste en terme de financement, prĂ©sente certains gages dans les domaines de la gouvernance et du dĂ©veloppement durable. Les projets chinois et europĂ©en paraissent ainsi complĂ©mentaires. Si les Ătats europĂ©ens ne sacrifient pas leur vision collective de ce projet, et ne se concurrencent pas entre eux pour attirer dâĂ©ventuels investissements chinois â ce qui conduirait Ă la possible duplication de certaines infrastructures â, de nouvelles routes de la Soie, qui assureraient des Ă©changes Ă©quitables de lâEurope Ă la Chine, pourraient renaĂźtre.
Laroute de la soie : ESCALE, BejaĂŻa il y a 900 ans : Berceau dâune rĂ©volution mathĂ©matique. zman-admin 24 janvier 2021 24 janvier 2021. Entre la Corse et lâAlgĂ©rie : lâincroyable destin des Montera. zman-admin 5 dĂ©cembre 2020 5 dĂ©cembre 2020. PAPA, Tes semblables sont en prison ! zman-admin 13 octobre 2020 13 octobre 2020. Extrait revue
Territoire authentiquement soviĂ©tique, créé Ă partir dâune table rase ethnique et historique par la fuite et lâexpulsion de tous les Allemands de Prusse orientale en 1945, la rĂ©gion fĂ©dĂ©rĂ©e russe de Kaliningrad est rĂ©putĂ©e ĂȘtre sans racine. En rĂ©alitĂ©, elle nâa pas Ă©tĂ© repeuplĂ©e pour la premiĂšre fois en 1945 elle lâavait dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă partir du xiiie siĂšcle par les Allemands aux dĂ©pens des Baltes paĂŻens de Borussie. Une suprĂ©matie colonisatrice et universaliste teutonique a tout simplement fait place Ă une autre, celle de lâURSS dont la Russie est ici lâhĂ©ritiĂšre directe. En effet, Kaliningrad a suscitĂ© un long processus dâenracinement russe irrĂ©versible. Dr Olivier Roqueplo de LâĂage,universitĂ©dâĂtat de Novossibirsk, Russie, spĂ©cialiste de la gĂ©opolitique russe et germanique. Auteur de La Russie et son Miroir dâExtrĂȘme-Occident lâidentitĂ© gĂ©opolitique de la Russie ultrapĂ©riphĂ©rique sous le prisme de lâOblast de Kaliningrad. Une thĂ©orisation gĂ©opolitique du territoire russe, INALCO, sous presse. Dr Jekaterina Kenina, chercheuse en relations internationales, politologue, Harper College, Ătats-Unis, et universitĂ© dâĂtat de Russie pour les sciences humaines RGGU. Elle est spĂ©cialisĂ©e dans la question de lâinfluence des Ă©lites intellectuelles dans le monde politique contemporain. La rĂ©gion est lâobjet de revendications territoriales plus ou moins avouĂ©es de tous ses voisins, frĂšres, ex-propriĂ©taires Lituanie, Pologne, Allemagne, BĂ©larus. On note mĂȘme lâintĂ©rĂȘt de la Chine. Autant dire que cette terre de tous les vides suscite, plus quâaucune autre dans la Baltique, des mĂ©moires et des tentations de rĂ©enracinement national ou impĂ©rial. Ă la fois balte, germanique, slave et soviĂ©tique, Kaliningrad est une vraie ligne de faille de lâEurope oĂč se joue lâissue du grand affrontement atlanto-eurasiatique. Kaliningrad russe lâocĂ©an, la victoire et les Romanov Kaliningrad est nĂ©e parce que lâURSS souhaitait obtenir des ports situĂ©s les plus Ă lâouest possible pour atteindre au mieux les dĂ©troits danois, donc lâocĂ©an mondial. Le but Ă©tait stratĂ©gique, mais pas seulement militaire. De fait, câest la pĂȘche industrielle menĂ©e dans lâAtlantique puis au-delĂ encore qui a Ă©tĂ© le moteur du redĂ©veloppement socio-Ă©conomique et scientifique dâune rĂ©gion totalement dĂ©vastĂ©e par la guerre. Kaliningrad, câest donc un grand port soviĂ©tique mondial dont le rĂŽle nâa diminuĂ© quâavec la perestroĂŻka. Cette dimension ouest-russe de Kaliningrad est fondamentale. Ethniquement russe, mais bĂątie sur lâex-Prusse germanique, Kaliningrad fait partie dâun ensemble de rĂ©gions russes plus tournĂ©es vers lâEurope que les autres, avec Saint-PĂ©tersbourg, lâIngrie, Pskov, Smolensk. Ce que nous appelons lâEurope russe » joue un rĂŽle important dans le positionnement gĂ©opolitique de la FĂ©dĂ©ration qui semble toujours surtout tournĂ©e vers lâOuest, Ă tout le moins culturellement. Kaliningrad, gĂ©o-historiquement morceau de lâEurope centrale, y attire la Russie et lây ancre dĂ©finitivement, tout en lui ajoutant une dimension germanique qui a souvent Ă©tĂ© la tĂȘte de lâĂtat russe depuis Pierre le Grand. Kant, le philosophe de Königsberg-Kaliningrad, est le symbole revendiquĂ© de ce lien Ă lâEurope. Or câest avec ce passĂ©-lĂ que la Russie actuelle, politiquement trĂšs pĂ©tersbourgeoise, renoue aux dĂ©pens de lâhĂ©ritage soviĂ©tico-communiste controversĂ© dans lâĂ©lite russe. Kaliningrad est aussi un lieu de mĂ©moire russe. Câest dâabord le symbole territorial de la victoire sur le Reich lâURSS voulait ancrer son avancĂ©e sur le territoire de lâennemi, et ce au nom dâune coalition de tous les Slaves SoviĂ©tiques, Polonais et TchĂšques inclus contre le pangermanisme. Depuis 1991, seule cette rĂ©gion, avec un tronçon de la CarĂ©lie, et les Kouriles rappellent que la Russie soviĂ©tique a triomphĂ© de lâAxe. Câest dĂ©cisif quand on sait que la victoire de 1945 est lâune des rares mĂ©moires qui rĂ©unissent un consensus large dans la sociĂ©tĂ© postsoviĂ©tique. Le 9 mai est la principale fĂȘte nationale. Et Kaliningrad en est comme lâincarnation gĂ©ographique. Cette terre est donc directement liĂ©e Ă la redĂ©finition de lâidentitĂ© russe, et Ă son prestige hĂ©ritĂ© de lâURSS, ainsi quâĂ ses ambitions europĂ©ennes et mondiales. DâoĂč, rĂ©ciproquement, un vrai acharnement mĂ©diatique atlantiste contre la rĂ©gion depuis 1991. Mais Ă travers Kaliningrad, on retrouve en Russie la mĂ©moire de la belle victoire de Gumbinnen septembre 1914 et peut-ĂȘtre surtout celle des batailles napolĂ©oniennes Eylau, Friedland, 1807 qui font partie de la littĂ©rature tolstoĂŻenne que tout Russe connaĂźt. Cette dimension historique assez ancienne rappelle aussi Ă lâĂtat que la Prusse orientale du centre-nord nâest pas devenue russe pour la premiĂšre fois en 1945 elle avait Ă©tĂ© conquise et dĂ©jĂ annexĂ©e officiellement par lâEmpire de Russie pendant la guerre de Sept Ans de 1759 Ă 1762 et abandonnĂ©e pour un retournement dâalliances. Plus tĂŽt encore, la Prusse orientale semble bien ĂȘtre le berceau des Romanov un prince balte paĂŻen de Prusse Borussie du xiiiesiĂšcle, Glanda Kambila, chassĂ© par les teutoniques, est le premier ancĂȘtre connu des boyards moscovites qui accĂ©dĂšrent au trĂŽne russe en 1610 sous le nom de Romanov. Leibniz nâhĂ©sitait pas Ă dire Ă Pierre le Grand que la Prusse Ă©tait son fief hĂ©rĂ©ditaire ». Or les derniers Romanov ont Ă©tĂ© canonisĂ©s par lâĂglise russe en 2000 et ils sont devenus la rĂ©fĂ©rence historique russe utilisĂ©e par le Kremlin contre la rĂ©fĂ©rence communiste. De façon indirecte, mais historiquement fondĂ©e, la Prusse orientale russe a donc quelque chose de profond en commun avec le cĆur de la Russie actuelle Europe russe comme Saint-PĂ©tersbourg, tropisme occidental, origine dâune dynastie sanctifiĂ©e et identifiĂ©e au peuple russe dans son ensemble. Ă lire Ă©galement Kaliningrad, concentrĂ© de la nouvelle confrontation russo-occidentale La Lituanie et son berceau de Lituanie mineure La Lituanie a fait partie de lâEmpire de Russie, puis de lâURSS avec la Russie. MalgrĂ© ou Ă cause de cette communautĂ© de destin historique, la Lituanie nourrit de vĂ©ritables revendications territoriales sur une rĂ©gion aujourdâhui mono-ethnique russe. Ces revendications sont trĂšs anciennes et renvoient Ă la difficultĂ© des Lituaniens Ă concevoir les limites, trĂšs floues et trĂšs larges, du territoire et de lâethnie auxquels ils se rĂ©fĂšrent. Au xiiie siĂšcle, au temps de la conquĂȘte teutonique et du prince de Prusse Kambila, la Lituanie sert de refuge aux paĂŻens baltes persĂ©cutĂ©s par les moines-chevaliers. Il semble que la Prusse orientale, alors balte et nommĂ©e Borussie ou PruthĂ©nie, ait exercĂ© une suprĂ©matie religieuse paĂŻenne sur les Lituaniens qui nâont alors plus cessĂ© de la revendiquer jusquâĂ la fin de lâordre Teutonique en 1525. La construction ethnolinguistique de la lituanitĂ© Ă la fin du xixe siĂšcle a rĂ©chauffĂ© cette revendication mĂ©diĂ©vale. Les nationalistes lituaniens formulent leur identitĂ© nationale sur la base dâune langue codifiĂ©e dans les confins prusso-lituaniens au xvie siĂšcle par les pasteurs luthĂ©riens. Câest une langue intermĂ©diaire entre les dialectes lituaniens donc pratique, et qui a pour elle le prestige de lâĂ©crit. Elle fonde alors une revendication sur toute la Prusse orientale jadis de langue balte et spĂ©cialement sur tous les territoires au nord du Pregel nommĂ©s Lituanie mineure. DĂšs 1919, cette revendication est lancĂ©e officiellement aux dĂ©pens du IIe Reich vaincu, dâoĂč lâannexion de la rĂ©gion de Klaipeda en 1923. Mais il reste encore la moitiĂ© sud, entre NiĂ©men et Pregel, qui reste allemande. Pendant lâĂšre soviĂ©tique, cette question est posĂ©e plusieurs fois par les communistes lituaniens sans aboutir. Mais dĂšs 1991, les dĂ©putĂ©s nationalistes puis les ambassadeurs du pays et jusquâau chef de lâĂtat, V. Landsbergis, sâen emparent, malgrĂ© la reconnaissance des frontiĂšres russo-lituaniennes par traitĂ© mutuellement ratifiĂ© en 1997. Cette revendication se traduit symboliquement par le nom que ces nationalistes donnent Ă Kaliningrad rĂ©gion de Karaliaucius », version lituanisĂ©e du nom allemand Königsberg. Autant dire quâils refusent de reconnaĂźtre que la rĂ©gion a Ă©tĂ© intĂ©gralement repeuplĂ©e. Depuis 2016, on atteint le paroxysme des revendications lituaniennes. Elles portent maintenant sur tout le sujet fĂ©dĂ©rĂ© Kaliningrad, et des porte-paroles de lâOTAN, notamment polonais, les ont soutenues officiellement. Ont-elles une rĂ©alitĂ© ? En temps de paix, elles restent de lâordre du rĂȘve ultranationaliste. Les capacitĂ©s dâaction politique lituaniennes sont trĂšs faibles, mĂȘme Ă ses frontiĂšres immĂ©diates. Cependant, dans le cadre dâune guerre OTAN-Russie, la Lituanie serait la premiĂšre intĂ©ressĂ©e et pourrait, au vu des soutiens quâelle a pu recevoir de diffĂ©rents pays de cette alliance, obtenir gain de cause. Mais câest laisser de cĂŽtĂ© le problĂšme du million de Russes qui habite le territoire en question. Or pour lâĂtat lituanien, ces Russes sont des occupants » donc expulsables. La Lituanie se transformerait alors en recolonisatrice des terres de ses anciens frĂšres de Borussie. La Pologne entre retour Ă©conomique et rĂŽle historique Tout comme la Lituanie, lâintĂ©rĂȘt particulier de la Pologne pour la Prusse orientale est trĂšs ancien. Câest un Polonais, le duc Konrad de Mazovie, qui appelle les teutoniques pour soumettre les Baltes paĂŻens de Borussie. Les teutoniques conquiĂšrent lâessentiel de la Borussie, mais se rendent indĂ©pendants ; la Pologne ne cesse alors plus de rappeler ses droits sur toute la Prusse orientale jusquâĂ obtenir la souverainetĂ© indirecte 1525 sur le territoire. Câest ainsi le roi de Pologne Sigismond II qui crĂ©e un duchĂ© de Prusse sur ce qui est Ă peu prĂšs notre rĂ©gion de Kaliningrad, et il garde son droit de rĂ©voquer le duc germanique. VoilĂ pourquoi la Pologne refuse catĂ©goriquement de reconnaĂźtre le Royaume de Prusse des Hohenzollern jusquâaux partages mortels de la Pologne le seul roi en Prusse ne peut ĂȘtre que le roi de Pologne. En 1918, une fois leur indĂ©pendance obtenue, les Polonais revendiquent bien un morceau de la Prusse orientale, mais ce nâest pas lâactuelle Kaliningrad. Ce nâest quâen 1944-1945, dans le cadre des nĂ©gociations internationales sur les nouvelles frontiĂšres de la Pologne que ce pays revendique toute lâactuelle Kaliningrad en compensation des pertes subies Ă lâest. Puis les Polonais se rabattent sur les territoires du sud du Pregel. Enfin, ils abandonnent face Ă la pression irrĂ©sistible de lâURSS. Ă partir de 1989, lâouverture des frontiĂšres favorise une forte influence Ă©conomique et linguistique polonaise sur toute la moitiĂ© sud de la rĂ©gion russe, Kaliningrad-ville comprise. Câest de facto surtout de Pologne que viennent les importations. Cette intĂ©gration progressive dans lâĂ©conomie polonaise est du reste rĂ©ciproque les rĂ©gions de la Prusse polonaise sont elles-mĂȘmes dĂ©pendantes du commerce avec Kaliningrad. Les intĂ©rĂȘts polonais sont assez importants pour quâon puisse poser la question de possibles revendications qui reprendraient celles de 1944 et du xviiie siĂšcle. Des associations politiques minoritaires les ont formulĂ©es dans les annĂ©es 1990 ; elles seraient logiques aujourdâhui dans une Pologne qui se voit en gendarme atlantiste de lâEurope du centre-est. Mais on ne les trouve pas au niveau officiel, et la Pologne a soutenu celles de la Lituanie en 2016. De facto, de tous les acteurs impliquĂ©s, la Pologne est de loin celui qui a le plus Ă perdre, car rouvrir la question des anciennes frontiĂšres allemandes, câest Ă terme se condamner Ă perdre la moitiĂ© de son territoire acquis sur lâAllemagne en 1945. La RFA et ses LĂ€nder une double politique culturelle trĂšs efficace LâAllemagne occupe une place Ă©trange dans la question est-prussienne. Bien entendu, tout le territoire de Kaliningrad lui appartenait de 1255 Ă 1945 et dâailleurs avec une place particuliĂšre câĂ©tait lĂ que se trouvait le cĆur symbolique de lâĂtat et de la dynastie prussienne des Hohenzollern qui se couronnaient rois et se faisaient enterrer Ă Königsberg, lâactuelle ville de Kaliningrad. Les deux millions de Prussiens expulsĂ©s en 1945 et rĂ©fugiĂ©s en RFA ont rajoutĂ© une strate de sens Ă ce haut lieu royal et national la Prusse orientale martyre de la guerre et de ses dĂ©placements meurtriers de populations. Câest ainsi que jusquâen 1990, la Prusse orientale comme tous les territoires Ă lâest de lâOder-Neisse figurent sur tous les atlas de RFA comme territoires allemands sous occupation ». Le traitĂ© sur les frontiĂšres de 1990 met un terme Ă cette incertitude inquiĂ©tante. Mais dĂšs 1985, les LĂ€nder se lancent dans une ambitieuse politique culturelle Ă destination des anciennes possessions allemandes. Cette politique aboutit, dĂšs 2000, Ă un rĂ©tablissement spectaculaire du prestige du patrimoine allemand rĂ©gional. Les acteurs allemands financent la restauration des bĂątiments, la redĂ©couverte de la littĂ©rature, de lâhistoire et des grands hommes allemands de la rĂ©gion, enfin la langue. Le rĂ©sultat Ă Kaliningrad est une recomposition identitaire qui fait apparaĂźtre un nouveau groupe, rĂ©gionaliste, qui est russe, mais porteur de lâhĂ©ritage prussien allemand. Ces Russes sont rarement germanophones, mais ils sont germanophiles et insistent sur leur spĂ©cificitĂ© culturelle, voire sur leur qualitĂ© de subethnos. Ce mĂȘme phĂ©nomĂšne de re-germanisation de la conscience culturelle est du reste observable en SilĂ©sie, PomĂ©ranie et Prusse polonaises. Dans le mĂȘme temps, la RFA a gardĂ© une retenue exemplaire sur la question il nây a aucune revendication de sa part. Mais lâactivisme intense des LĂ€nder qui la composent pourrait parfois faire penser le contraire. Et surtout une politique aussi efficace nâa plus besoin de revendications ce sont les locaux eux-mĂȘmes, tout Russes quâils soient, qui se revendiquent du monde germanique et pourraient, le cas Ă©chĂ©ant, demander Ă y entrer. En 2016, la donne change. Avec la montĂ©e des tensions Russie-OTAN, des missions militaires atlantistes sont envoyĂ©es dans les pays baltes. Or celle envoyĂ©e en Lituanie est commandĂ©e par la RFA. Ce qui place soudain les militaires allemands Ă la frontiĂšre mĂȘme de leur ancienne Prusse orientale. Le passage dâune relation culturelle privilĂ©giĂ©e et de lâintĂ©rieur Ă une relation militarisĂ©e extĂ©rieure avec Kaliningrad rend le spectre dâune rĂ©annexion moins lointain quâil nây paraissait en 2010. Or la prĂ©sence Ă©conomique et politique allemande est trĂšs forte aussi bien en Prusse polonaise quâen Lituanie. Cet encerclement allemand de facto de Kaliningrad fait rĂ©flĂ©chir, mĂȘme si seule une guerre paneuropĂ©enne pourrait inciter la RFA Ă aller plus loin dans la re-germanisation. Le BĂ©larus lâautre hĂ©ritier de lâURSS et de la Borussie Le BĂ©larus est systĂ©matiquement oubliĂ© quand il est question de Kaliningrad. Ă tort, car câest un acteur important et trĂšs impliquĂ© dans sa crĂ©ation. Les nationalistes biĂ©lorussiens estiment que Kaliningrad Ă©tait majoritairement biĂ©lorussienne dans les premiĂšres annĂ©es de lâaprĂšs-guerre soviĂ©tique. Quoi quâil en soit, le BĂ©larus a une histoire commune avec la Prusse orientale le Belarus câest le Grand-DuchĂ© de Lituanie, puis la Pologne-Lituanie. Plus profondĂ©ment encore, la vieille Borussie paĂŻenne sâĂ©tendait aussi sur le biĂ©lorussien RuthĂ©nie noire. Aussi le BĂ©larus peut-il se tenir pour un des hĂ©ritiers de cette Borussie, comme la Lituanie. Mais le BĂ©larus, lui, ne rejette pas lâĂšre soviĂ©tique, et donc peut cumuler les lĂ©gitimitĂ©s sur sa tĂȘte dans la course Ă Kaliningrad. Cette rĂ©gion russe a en effet un intĂ©rĂȘt majeur pour le BĂ©larus enclavĂ© elle est son dĂ©bouchĂ© maritime le plus proche, et dâailleurs, câest par la Prusse orientale que le commerce historique biĂ©lorussien passait. Le prĂ©sident Lukashenko lui-mĂȘme a eu une attitude ambiguĂ« sur la rĂ©gion depuis les annĂ©es 2000 en y manifestant un intĂ©rĂȘt spĂ©cifique pour les terres agricoles. Le BĂ©larus nâest certes pas prĂȘt Ă disputer Kaliningrad Ă la Russie. Mais il ne peut sâen dĂ©sintĂ©resser et figure sur la liste des prĂ©tendants en cas de retrait russe, surtout quâil est un point de passage obligĂ© pour les communications terrestres Moscou-Kaliningrad, et, potentiellement, PĂ©kin-Kaliningrad. Or en 2020, lâunion renforcĂ©e proclamĂ©e de la Russie et du BĂ©larus pousse en effet Kaliningrad vers un rapprochement toujours plus fort avec le BĂ©larus qui pourrait finir par capter Ă son profit une rĂ©gion dont elle a un rĂ©el besoin, gĂ©ographie oblige. Reste Ă savoir ce que sera cette union tant attendue et pourtant si alĂ©atoire depuis sa proclamation en 1999. Kaliningrad vers un dĂ©bouchĂ© de la route de la soie ? En 2017, dans le cadre des tensions OTAN-Russie et de la coopĂ©ration militaire sino-russe, et pour la premiĂšre fois dans lâhistoire, des navires de guerre chinois voguent au large de Kaliningrad et dĂ©montrent un intĂ©rĂȘt pour la rĂ©gion. Sachant que la route de la soie passe par le BĂ©larus et aboutit dĂ©jĂ en Pologne, une prĂ©sence chinoise Ă Kaliningrad ne serait pas Ă©tonnante Ă terme. Cet intĂ©rĂȘt chinois prouve combien la valeur de Kaliningrad dĂ©passe la taille modeste de cette rĂ©gion russe et combien les tensions qui sây accumulent de tous cĂŽtĂ©s peuvent devenir explosives. Kaliningrad reste, comme jadis la Prusse orientale, un front stratĂ©gico-culturel entre les mondes de lâOuest chrĂ©tientĂ© catholique, Reichs, UE-OTAN et de lâEst PaĂŻens, Rusâ, Empire mongol, puis Eurasie sino-russe. Ă lire Ă©galement Les frontiĂšres de lâEurope
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Lateinture de la soie a été effectuée dans de nombreuses villes de France, la région de Lyon étant le berceau de l'élevage du ver à soie, du développement des industries du moulinage et du tissage en France depuis le XIIIÚme siÚcle, c'est donc logiquement que l'on peut affirmer que c'est dans cette région que les teinturiers sont les plus performants.
La nouvelle Route de la Soie, vaste entreprise de mondialisation de la Chine depuis 2013, Ă©tend ses ramifications aux quatre coins du monde. AprĂšs lâEurasie, lâAfrique et lâArctique, PĂ©kin a inclus lâAmĂ©rique latine dans son projet tentaculaire. Vingt pays dâAmĂ©rique latine et des CaraĂŻbes ont rejoint lâ Vizcarra et le PĂ©rou ont rejoint la nouvelle Route de la Soie y a deux mille ans, les Routes de la Soie reliaient la Chine Ă lâEurope, en passant par la Mongolie, la Perse, lâArabie, la Syrie, la Turquie puis lâAfrique. Du nom de leur marchandise la plus prĂ©cieuse, elles virent circuler marchands, diplomates, techniciens, soldats ou religieux. Tous participĂšrent Ă la diffusion des objets, des techniques et des savoirs. La nouvelle Route de la Soie, projet phare du gouvernement de Xi Jinping formulĂ© en 2013, est bien plus un immense rĂ©seau, le nouvel itinĂ©raire a un spectre dâaction beaucoup plus large. La âBelt and Road Initiativeâ BRI a pour objectif de connecter Ă©conomiquement la Chine Ă lâEurope, le Moyen-Orient, lâAfrique et lâAmĂ©rique Latine, afin de gĂ©nĂ©rer, Ă travers une forte interaction entre les pays, une immense zone dâinfluence chinoise. Autrement dit, la Chine cherche Ă accĂ©lĂ©rer lâarrivĂ©e de ses produits sur des marchĂ©s Ă©loignĂ©s. Six ans aprĂšs son lancement, 129 pays â dont lâItalie â ont donnĂ© leur accord pour participer au latine avait dâabord Ă©tĂ© exclue de la carte officielle de lâinitiative. Son inclusion reprĂ©sente un tournant diplomatique du gouvernement chinois en 2015. Xi Jinping avait alors Ă©voquĂ© la possibilitĂ© que lâAmĂ©rique latine fasse partie de lâextension naturelle » de la Route de la Soie pour relier lâOcĂ©anie. 20 pays dâAmĂ©rique Latine et des CaraĂŻbes ont aujourdâhui rejoint officiellement le projet ou signĂ© un mĂ©morandum dâ Chine, un partenaire Ă©conomique essentielRĂ©cemment, le PĂ©rou a ainsi rejoint le Panama, lâUruguay, lâĂquateur, le Venezuela, le Chili, la Bolivie ou encore Cuba. A travers son initiative, la Chine tend Ă prioriser ses investissements dans les infrastructures routiĂšres, ferroviaires, portuaires et de communication. Le projet chinois consiste notamment Ă construire une ligne ferroviaire reliant les ocĂ©ans Atlantique et Pacifique par le BrĂ©sil et le PĂ©rou. Cette route rĂ©duirait considĂ©rablement le temps des Ă©changes commerciaux. A lâheure actuelle, les produits sud-amĂ©ricains doivent en effet transiter par le canal de Panama, puis naviguer un mois pour atteindre la souhaite, par ses investissements, amĂ©liorer lâinterconnectivitĂ© des infrastructures latino-amĂ©ricaines. La Chine a Ă©galement participĂ© Ă la reconstruction de lâaĂ©roport Eloy Alfaro Ăquateur, durement touchĂ© par un sĂ©isme en 2016. Au Panama, une nouvelle ligne de train sera créée pour relier la capitale du pays Ă David, une ville Chine est le second partenaire commercial de lâAmĂ©rique latine. En 2018, la valeur totale des importations et exportations ont atteint 307,4 milliards dâeuros. LâEmpire du milieu est aussi devenu le premier partenaire commercial du PĂ©rou et du Chili. Les Ă©changes commerciaux entre PĂ©kin et Lima ont atteint un montant record de 23 milliards dâeuros en des grands pays dâAmĂ©rique latine ?Les quatre grands pays dâAmĂ©rique latine â le BrĂ©sil, lâArgentine, le Mexique et la Colombie â nâont pas rejoint lâinitiative. Il convient cependant de noter que mĂȘme sans la Route de la Soie, la Chine est un acteur Ă©conomique majeur en AmĂ©rique latine. Les Ă©changes commerciaux entre les deux zones ont Ă©tĂ© multipliĂ©s par 22 au cours de la derniĂšre dĂ©cennie et les banques de dĂ©veloppement chinoises ont prĂȘtĂ© 150 milliards de dollars aux pays Aires entretient dâexcellentes relations avec PĂ©kin. De mĂȘme, malgrĂ© les critiques de son prĂ©sident envers la Chine, le vice-prĂ©sident brĂ©silien Hamilton Mourao a insistĂ© sur le fait que la Chine Ă©tait un partenaire stratĂ©gique essentiel pour le BrĂ©sil. PĂ©kin est dâailleurs son premier partenaire commercial et la principale source dâinvestissement direct Ă lâĂ©tranger. Les investissements brĂ©siliens sont importants en Chine. Enfin, la relation croissante entre PĂ©kin et des pays africains stratĂ©giques pour le gouvernement et le monde des affaires brĂ©silien â tels que lâAngola ou le Mozambique â participe au rapprochement entre les deux Mexique Ă©galement est un pĂŽle dâattraction pour les activitĂ©s chinoises. La Chine envisage notamment dâinvestir dans le lâamĂ©nagement dâun corridor ferroviaire traversant lâisthme de Tehuantepec, une mince bande de terre entre lâAtlantique et le Pacifique. La construction dâun tel projet Ă©quivaudrait Ă un mini-canal de Panama, crĂ©ant un nouveau raccourci entre les deux initiative largement critiquĂ©eLorsque la Chine a invitĂ© lâAmĂ©rique latine et les CaraĂŻbes Ă rejoindre la nouvelle Route de la Soie, elle a assurĂ© quâil sâagissait dâune nouvelle plate-forme pour une coopĂ©ration mutuellement bĂ©nĂ©fique ». Plusieurs pays, notamment occidentaux, critiquent pourtant lâinitiative. Ils dĂ©noncent tout dâabord lâinfluence gĂ©opolitique et stratĂ©gique grandissante de la Chine dans la rĂ©gion. Les prĂ©occupations sociales et environnementales sont Ă©galement nombreuses. Plusieurs ONG ont ainsi mis en cause divers projets chinois en AmĂ©rique latine pour violation des droits de lâhomme et non-respect des normes de la relation entre PĂ©kin et les pays latino-amĂ©ricains, et les dĂ©sĂ©quilibres Ă©conomiques que cela crĂ©e, sont enfin pointĂ©s du doigt. La Chine est accusĂ©e de favoriser lâendettement des pays qui bĂ©nĂ©ficient de son projet. Comme le mentionne le journaliste Eduardo Daniel Oviedo, la nouvelle Route de la Soie ne dit rien sur les perdants de la relation, le schĂ©ma centre-pĂ©riphĂ©rie, les asymĂ©tries, la concentration commerciale dans quelques produits, et la dĂ©pendance financiĂšre qui caractĂ©rise la relation entre la Chine et certains pays de la rĂ©gion ».Un projet gĂ©opolitiqueEn rĂ©ponse aux critiques, Xi Jinping a voulu, lors du forum de Beijing, attĂ©nuer les inquiĂ©tudes. Il a promis en ce sens de garantir la transparence et la viabilitĂ© financiĂšre de tous les projets. En AmĂ©rique latine, la Chine nâest pas pressĂ©e et ne cherche pas Ă rallier Ă tout prix les quatre âgrandsâ. Suivant la stratĂ©gie du jeu du âgoâ, elle tisse peu Ă peu sa toile dans la zone. PĂ©kin a dĂ©sormais des accords avec tous les pays Pacifique dâAmĂ©rique du Sud, Ă lâexception de la lâidĂ©ologie chinoise, lâobjectif de la nouvelle Route de la Soie est de raccourcir la distance entre lâEmpire du milieu et la zone latino-amĂ©ricaine. La confrontation gĂ©opolitique avec les Ătats-Unis pour le leadership mondial sous-tend cependant lâinitiative. Le champ dâaction et la pĂ©nĂ©tration de la nouvelle Route de la Soie sont tels quâil est impossible dâĂ©viter le tour de force gĂ©opolitique. La Chine a en effet profitĂ© du retrait des Ătats-Unis de la rĂ©gion pour tirer parti des espaces gĂ©oĂ©conomiques disponibles. Elle a ralliĂ© Ă sa cause deux proches alliĂ©s de Washington, le Chili et le PĂ©rou. PĂ©kin met ainsi Washington au dĂ©fi dans son âarriĂšre-courâ.
Enfin impossible de parler de la rĂ©gion du Cap sans parler du vin. La rĂ©gion est mondialement connue pour ses vignobles. La tradition viticole remonte au XVII Ăšme siĂšcle et aujourdâhui le pays est le 8 Ăšme producteur mondial de vin. Dans la rĂ©gion des Winelands, les massifs montagneux bĂ©nĂ©ficient dâun microclimat idĂ©al pour la vigne.
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Grenoble Ecole de Management GEM propose un nouveau parcours transcontinental 30 Ă©tudiantes et Ă©tudiants pourront partir en janvier 2022 pour rĂ©aliser le 2Ăšme semestre de leur 2Ăšme annĂ©e du Programme Grande Ecole Ă Tbilissi en GĂ©orgie au sein de la Caucasus School of Business Caucasus University. Au programme histoire de la route de la soie et son impact sur les relations commerciales actuelles. Ce parcours est dĂ©veloppĂ© dans le cadre de la nouvelle stratĂ©gie dâinternationalisation engagĂ©e Ă travers 3 piliers de nouvelles opportunitĂ©s pour les Ă©tudiants, une prise en compte des impacts environnementaux et un lien renforcĂ© avec le management de la technologie et de lâ de GEM et de 8 Ă©tablissements renommĂ©s dans le mondeLâEcole a conçu des parcours transcontinentaux dâexception il ne sâagit pas seulement » de proposer un semestre Ă lâĂ©tranger. Les Ă©tudiantes et Ă©tudiants sĂ©lectionnĂ©s pour intĂ©grer ce programme suivent le rythme et la philosophie du Programme Grande Ecole de GEM enseignĂ© par des professeurs de GEM et des professeurs de lâĂ©tablissement partenaire, au sein dâune promotion dâĂ©tudiants locaux. Certains cours et modules sont adaptĂ©s en fonction du pays dans lequel le parcours est suivi. Les Ă©tudiantes et Ă©tudiants peuvent faire le choix dâintĂ©grer ce parcours en 2Ăšme et / ou 3Ăšme du Programme Grande Ecole pour un seul semestre ou pour plusieurs semestres consĂ©cutifs jusquâĂ 4 destinations diffĂ©rentes parmi les 7 Ă©tablissements partenaires dans 6 pays du monde et sur 3 continents â spĂ©cialisation business en Asie, Ă Beihang University, en Chine PĂ©kinâ spĂ©cialisation management international Ă Homerton College / Clare Hall en Grande-Bretagne Cambridgeâ spĂ©cialisation finance Ă Pace University aux Etats-Unis New-Yorkâ spĂ©cialisation Ă The George Washington University aux Etats-Unis New-Yorkâ spĂ©cialisation management international Ă McGill University, McGill School of Continuing Studies, au Canada MontrĂ©alâ spĂ©cialisation entrepreneuriat et dĂ©veloppement durable Ă Sasin School of Management, Chulalongkorn University, en ThaĂŻlande Bangkokâ spĂ©cialisation Asia Social Innovation by Design, Ă Strate, Ecole de design Ă Singapourâ spĂ©cialisation route de la soie Ă Caucasus School of Business, Caucasus University, en GĂ©orgie Tbilissi GEM souhaite par ailleurs dĂ©velopper le parcours transcontinental et Ă©tendre son offre Ă de nouvelles destinations et ainsi permettre aux Ă©tudiantes et aux Ă©tudiants de partir Ă©tudier en Afrique du Sud, en Asie du sud-est ou encore en Scandinavie » conclut Amanda Pouydebasque, Directrice des affaires internationales de GEM.
DsLa9VU. 42 134 70 201 167 130 214 109 398
berceau de la route de la soie du sud